LE TRAVAIL

"L'oisiveté est la mère de tous les vices",
prétend le vieil adage.

C'est faux aujourd'hui.

Tout être humain
éprouve le besoin biologique
de créer, de réaliser
pour pouvoir s'exprimer.

Mais un travail inutile,
répétitif ou polluant la planète
avili et dénature l'être humain
et engendre dépressions
et maladies de civilisation.

C'est vrai que l'humanité
a depuis toujours travaillé
pour améliorer ses conditions d'existence.

Aujourd'hui nous arrivons enfin
pour la première fois dans l'histoire
à pouvoir utiliser
les machines, robots et ordinateurs
pour réaliser à notre place
ou avec notre intervention limitée
la plus grande partie
du travail productif et répétitif
nécessaire à notre bien-être.

Toutefois l'équilibre économico-social
est temporairement rompu.

Par le passé, le salaire seul autorisait
celui qui ne possédait que sa force de travail
à participer à la consommation
par son apport à la production.

Pour subsister aujourd'hui,
celui-ci ne peut que
réduire sa consommation
pour gérer son budget
réduit aux allocations et aux "petits boulots".

Ce phénomène réduit à brève échéance
le producteur à la faillite
par la paupérisation de sa clientèle.

Et pourtant, il y a assez de travail pour tous.

Il manque énormément d'enseignants.

Les soins de santé ne sont assurés
que pour une partie de la population.

Mais notre système basé sur la rareté
ne permet que de payer le travail rentable.

Les charges sociales
découragent les plus entreprenants.

N'importe quel plombier
a envie d'engager un apprenti
pour lui passer ses outils.

Mais, si le jeune apprenti
doit lui coûter plus de la moitié
de ce qu'il peut facturer à son client
et s'il doit en plus
prendre le risque de ses erreurs,
il préfère travailler seul,
quitte à travailler plus.

Nous devons adapter
nos outils de régulation économique
à la réalité actuelle,
pour permettre à tous de participer activement
à l'amélioration de la qualité de la vie.

La société doit pouvoir payer un étudiant
pour poursuivre ses études,

payer une mère, (ou un père)
qui décide de se consacrer entièrement
à l'éducation de ses enfants,

payer celui qui décide de consacrer sa vie
à la recherche, à l'art ou la méditation,

au même titre que celui
qui produit aujourd'hui
une importante plus-value.

Qui peut prétendre savoir juger
lequel aura le plus apporté
à l'évolution du genre humain ?

Chacun devrait pouvoir choisir son activité
en fonction de ses aptitudes
et de ses goûts,
et non plus en fonction
de projections mercantiles
qui souvent, par ailleurs,
s'avèrent fausses dans le temps.

Qui aurait prévu,
il y a à peine vingt ans,
qu'un sportif de bon niveau
pourrait aujourd'hui gagner plus
qu'un avocat, un médecin, un architecte
ou un ingénieur de niveau équivalent.

Vous n'êtes pas fait pour le travail,
c'est le travail qui est fait
pour que vous puissiez
vous exprimer et vous épanouir.


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